A partir de février 2012, l’une des dernières parcelles de terrain constructibles de notre ville disparaîtra. La coalition bleue-verte de Xavier Bettel/François Bausch veut ériger un Kirchberg II sur le Ban de Gasperich. Pour les années qui suivent, d’autres grands projets immobiliers sont déjà prévus: «Stargate» à la place de l’Etoile, projet financé par des capitaux qataris, puis la gigantesque Porte de Hollerich. Ainsi, pour des décennies, toute perspective d’un développement urbain social et écologique dans la Ville de Luxembourg sera bloquée.
En effet, le projet d’aménagement du Ban de Gasperich est un véritable fi asco, tant d’un point de vue social et écologique que démocratique.
Un fiasco sur le plan social
Le projet pour le Ban de Gasperich ne prend nullement en considération le problème du manque de logements à prix abordables en ville. En juillet 2010, le maire sortant Paul Helminger l’avait admis ouvertement: «Le type de logement prévu ne tend pas vers des logements destinés aux familles nombreuses (…) il n’est donc pas prévu d‘y réaliser de nouvelles infrastructures scolaires.» La surface habitable sera majoritairement consacrée à des «Appart-hôtels». Pourtant, dans leur accord de coalition, le DP et déi gréng promettent d’importantes constructions ’appartements. Mais où, si ce n’est au sud de la ville? C’est là toute la question!
Une catastrophe écologique
L’eau, c’est bien connu, ne passe pas à travers le béton. En conséquence, le niveau de la nappe phréatique continuera à baisser. Ces dernières années déjà, les habitants du quartier ont dû constater des affaissements de leurs terrains. Les inondations aux alentours des deux ruisseaux qui sillonnent le Ban de Gasperich seront par contre encore plus fréquentes qu’aujourd’hui.
Qui plus est, l’Etat et la Ville de Luxembourg ont prévu de financer à hauteur de 81 millions d’euros deux immenses boulevards (de 40 et 48 mètres de large) qui engendreront une circulation monstrueuse. On estime une augmentation de 35.000 passages automobiles par jour ! De plus, un second contournement est prévu longeant les quartiers de Merl et de Cessange, en parallèle à l’autoroute. Or, de nouvelles routes attirent invariablement plus de trafic dans les quartiers résidentiels. Le sud de la capitale est menacé d’asphyxie.
Pourtant le DP et déi gréng continuent à se cacher derrière «la médaille d’or de la durabilité» que le secteur de la construction et de l’immobilier allemand a décernée au projet. Un gag? Non, la mine d’or est pour les investisseurs.
Une tragédie pour la démocratie
Lors de l’élaboration du projet du Ban de Gasperich, les intérêts de ceux qui travaillent et vivent ici ne furent aucunement pris en considération. On les a peu ou mal informés, on ne leur a pas demandé leur avis. Le projet a été dicté par les intérêts financiers de quelques grands promoteurs.
Que l’homme d’affaires Flavio Becca soit l’un des promoteurs principaux du Ban de Gasperich surprend peu. Son ambition est d’ériger dans les prairies de Gasperich un hypermarché gigantesque, deux fois la taille d’Auchan au Kirchberg. Entretemps, à Livange, l’indignation manifestée par les habitants remet fondamentalement en question un projet similaire financé par le même promoteur. Il n’est donc pas encore trop tard!
déi Lénk propose une alternative: un aménagement du Ban de Gasperich conforme à l’environnement et aux besoins sociaux. Nous appelons les habitants à se mobiliser pour défendre leurs intérêts. Si les responsables politiques n’ont pas le courage d’affronter le pouvoir financier des promoteurs, c’est aux habitants de se réapproprier leur ville. Il est temps d’agir!