A partir de la rentrée 2016/2017 démarreront les premières classes de l’école internationale à Differdange. L’école internationale est un projet qui a été lancé par le ministre de l’éducation Claude Meisch. L’école internationale n’est pas à confondre avec les Ecoles Européennes au Kirchberg et à Bertrange-Mamer. Ces dernières sont des écoles privées et qui sont seulement accessibles pour les enfants des fonctionnaires des institutions européennes. Par contre l’école internationale à Differdange sera une école public qui fonctionnera d’après le schéma des écoles européennes agrées. Elle proposera deux sections linguistiques; une francophone et une anglophone et elle offrira trois ordres d’enseignement; une école primaire, une école secondaire et une école préparatoire. Parmi les sections linguistiques les élèves devront par après au fur et à mesure choisir d’autres langues (français, allemand, anglais, portugais). L’apprentissage du Luxembourgeois sera obligatoire dans toutes les classes.
Les premières classes vont démarrer à la rentrée 2016/2017, une classe francophone et une classe anglophone pour la première année primaire, deux classes francophones et deux classes anglophones dans la première année de l’école secondaire et quatre classes préparatoires. Selon le Ministère de l’Education le but de cet école est de „diversifier l’offre scolaire public“ en offrant une alternative aux enfants qui ont un autre arrière-plan langagier que le luxembourgeois. Cette école est destinée à éviter que la langue constitue un obstacle dans le parcours scolaire des enfants. Ce qui sur le plan scolaire luxembourgeois est important et nécessaire. Malgré tout plusieurs questions se posent quant à la réalisation et l’organisation définitive de cette école internationale.
La première question qui se pose d’abord est quelles sont les critères pour un enfant pour avoir accès à cette école. Selon le Ministère l’école sera ouverte à tout le monde. Si toute fois la demande dépassera l’offre, ce qui va être sûrement le cas, les parents seront obligés d’écrire une lettre de motivation dans laquelle ils doivent citer les raisons pour lesquelles ils veulent que leur enfant fréquente une école internationale. En outre les parents doivent transmettre des informations sur la situation langagière à la maison. Ici il se pose la prochaine question ; quelles sont alors les critères réels sur lesquelles va se baser le Ministère en analysant ces lettres de motivations. Ce manque de transparence va risquer que le but du Ministère, d’aider les enfants avec des problèmes langagier ne se résoudra probablement pas et qu’au final cette école risquera de se transformer en une école élitaire.
Une autre question qui se pose ; est la question du personnel c’est-à-dire des enseignants. Les cours de l‘école vont se dérouler en différentes langues. Le Ministère déclare d’ores et déjà qu’ils n’ont pas assez d’enseignants brevetés dans les écoles et lycées. Cela est entre autre lié aux critères d’embauche du Ministère. Mais avec l’école internationale se constitue un défi supplémentaire. Ce projet demande un nombre important de personnel avec des compétences adéquates pour pouvoir enseigner les mathématiques, la biologie, la chimie et d’autres matières en anglais. Un autre problème qui n’est pas encore tout à fait résolu est la question de l’encadrement des enfants après les cours. L’école internationale va être une école à plein temps, cela demande un nombre assez importants d’éducateurs. Donc un nombre de personnel assez important qui devrait être soigneusement choisi.
Un autre point qui n’est pas encore tout à fait claire est la valeur du diplôme dont disposeront les élèves par après. Selon le Ministère les élèves recevront un baccalauréat européen ou auront accès à une formation internationale. Mais si les parents d’un enfant ont choisi par exemple une section anglophone où l’enfant aura par après apprit l’allemand et le luxembourgeois, mais pas le français, cela présentera un blocus pour son futur professionnel au Luxembourg. De plus dans ce cas l’enfant n’a plus la possibilité d’accéder à la fonction publique au Luxembourg. Ce sont des points auxquels il faut réfléchir et c’est également l’obligation du Ministère de renseigner les parents à l’avance et en détails d’éventuels problèmes qui pourront se poser.
En générale on peut dire que l’idée d’instaurer une école avec un autre système scolaire et surtout un autre système d’apprentissage langagier est une bonne initiative et nécessaire pour le Luxembourg. Mais jusqu’au démarrage il reste pour les parents et enseignants intéressés encore beaucoup de questions à éclaircir.
Une dernière question qui se pose, mais peut être plutôt pour le future est ; ne serait-il pas opportun d’adapter un tel système scolaire pour toutes les écoles et tous les lycées au Luxembourg vue la diversité langagière de notre pays. Sinon on risquerait peut-être une séparation entre les enfants à langue étrangère et les enfants parlant le luxembourgeois. Reste à voir si ce projet portera ses fruits dans le futur.