Les moyens de l’école publique mis à mal.

Le conseil communal de la Ville de Luxembourg a voté contre une motion de déi Lénk

Depuis l’année scolaire 2009/10, le nombre de leçons d’enseignement accordées par le MEN aux écoles fondamentales de la Ville de Luxembourg diminue constamment.
Il en résulte que le nombre d’élèves par classe augmente, que le nombre de leçons d’appui diminue et que l’organisation scolaire devient chaque année plus difficile.

Tout cela est dû au règlement grand-ducal du 18 février 2010, qui détermine les modalités d’établissement du nombre de leçons accordées aux communes (contingent) et qui engendre pour la Ville de Luxembourg une constante réduction des leçons jusqu’en 2019/20. Ainsi pour l’année scolaire à venir, il y aura encore 4 classes en moins pour 100 élèves en plus.

Cette diminution systématique des moyens pour les écoles fondamentales de la Ville est inadmissible.

Elle est en effet inconciliable avec le défi linguistique que présentent les 60% d’enfants non luxembourgeois inscrits dans les écoles fondamentales de la Ville et avec  l’obligation pour l’école publique d’intégrer tous les enfants et d’assurer l’égalité des chances.

Face à la concurrence des écoles privées, qui accueillent actuellement déjà 45 % des élèves de la Ville, déi Lénk exigent une augmentation des leçons d’enseignement accordées aux écoles fondamentales publiques.

Dans une motion, les deux conseillers déi Lénk ont proposé au conseil communal d’inviter les membres du collège échevinal et du conseil communal qui sont en même temps député-e s, à intervenir auprès du gouvernement pour que le règlement en question soit adapté en fonction d’une moyenne de 14 élèves par classe.

Or pendant la séance du 27 juin dernier, les membres du conseil communal de la Ville ont majoritairement voté contre cette motion:

– les conseillers et les échevins du DP et des Verts ont préconisé de constituer des classes par cycle et de regrouper les élèves au-delà de leur quartier d’habitation pour disposer d’une plus grande flexibilité lors de la formation des classes;

– les conseillers du LSAP, c’est-à-dire du parti de l’ancienne ministre de l’Éducation nationale qui est à l’origine du règlement grand-ducal  en question, se sont retranchés derrière l’argument dérisoire qu’il ne faudrait pas distinguer entre conseillers-députés et conseillers-non députés;

– les conseillers du CSV, principal parti du gouvernement précédent et co-responsable dudit règlement, ont argumenté que les députés font les lois et non les règlements.

Les échevins et conseillers de ces quatre partis aiment se présenter en défenseurs de l’école publique. Mais en s’exprimant même contre l’intervention plutôt symbolique souhaitée par la motion, ils ont de fait validé la diminution systématique des leçons d’enseignement accordées aux écoles fondamentales de la Ville. Certains conseillers des Verts et du DP ont même demandé qu’on ne parle plus de ce sujet à l’avenir ou ils s’en sont pris au comité de cogestion des enseignants de la Ville, qui avait lancé un cri d’alarme.

Les conseillers déi Lénk ne manqueront pas de ré-aborder la réduction systématique du contingent, qui se poursuivra encore jusqu’en 2019/20 et de soutenir le personnel enseignant et éducatif de la Ville. C’est en effet ce personnel qui est aux premières lignes de l’engagement pour l’avenir des enfants qui fréquentent l’école publique !

Luxembourg, le 28 juin 2016

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