déi Lénk a toujours fortement critiqué le projet du Ban de Gasperich en ce qu’il confond intérêts public et privé, ignore les besoins des habitant(e)s et des commerçant(e)s de la Ville et s’inspire de conceptions dépassées en matière d’urbanisme. Les récents développements dans ce dossier confortent malheureusement cette analyse.
Ces derniers jours ont été ponctués par deux événements importants relatifs au nouveau quartier du Ban de Gasperich.
Le mardi, 20 juin, la majorité DP-Déi Gréng a dévoilé aux habitants de Gasperich le futur parc du quartier, annoncé comme le nouveau poumon vert de la Ville. Cette nouvelle est, à première vue, une bonne chose.
Toutefois, elle ne saurait cacher que quelques jours plus tard, c’est-à dire lundi 26 juin, était inauguré en grande pompe le chantier du futur hyper-mall Auchan II. Trois fois plus grand que celui du Kirchberg, il doit attirer chaque année plus de 11 millions de clients.
Les représentants de la majorité DP-déi Gréng n’ont pas mentionné ces chiffres lors de leur présentation du nouveau parc. Et pour cause : comme déjà à Kirchberg, l’écrasante majorité des 11 millions de clients d’Auchan II viendront en voiture, réduisant à néant l’apport écologique du futur parc. Comme le parc Kirchberg, celui du Ban de Gasperich servira de triste faire-valoir à un quartier à l’urbanisme digne des années 1970, aux dimensions inhumaines, dénué de petits commerces indépendants, dont les avenues parsemées d’immeubles à bureaux surdimensionnés seront largement désertes le soir. Il ne cachera pas, surtout, le fait que la Ville n’a pas profité de la création de ce quartier pour construire ou faire construire un nombre conséquent de logements susceptibles de répondre, en particulier, aux besoins des jeunes familles à revenus faibles ou moyens.
Par ailleurs, la conception du parc du Ban de Gasperich, aussi généreuse soit-elle, ne manque pas de soulever une autre question : à qui appartiennent les terrains sur lesquels il sera aménagé ? À la Ville ? Dans ce cas, quelle est la contrepartie que la commune exige de la part des promoteurs en échange d’un équipement qui augmentera considérablement la valeur de leurs terrains ? Aurait-elle eu l’audace d’imposer aux promoteurs la construction de quelques logements à bon marché dans le quartier ? Ou les terrains du parc appartiennent-ils aux promoteurs ? Dans ce cas, quelle est la contrepartie que ceux-ci ont exigé de la part de la majorité DP-déi Gréng en échange de la belle opération de marketing politique que constitue la présentation du parc ? De manière plus générale, la majorité est-elle en mesure de dire combien de logements seront construits dans le Ban de Gasperich, quelle forme ils prendront et quel type de population ils accueilleront ?
déi Lénk attend avec impatience les réponses de la majorité à ces questions.
Luxembourg, le 28 juin 2017 Communiqué par déi Lénk Stad.