Incendie du café « Métissage » : les logements d’urgence reviennent dans l’actualité
Avec l’incendie du 16 juillet dernier, qui a détruit l’immeuble abritant le café « Métissage » à Bonnevoie et les chambres meublées au premier étage, les gérants du bistrot ont perdu leur existence professionnelle et 7 résidents leur logement.
Les textes législatifs quant au relogement d’habitants manquent d’efficience : on y évoque la responsabilité de l’exploitant ou du propriétaire, et à défaut celle de la commune. Aussi la loi modifiée du 21 septembre 2006 sur le bail à loyer dispose-t-elle de manière non contraignante : « Les administrations communales ont la mission d’assurer dans la mesure du possible le logement de toutes les personnes qui ont leur domicile sur le territoire de la commune. »
En fait, celles et ceux qui perdent leur logement suite à un cas de force majeure, à une expulsion judiciaire (déguerpissement) ou à un manque de salubrité, d’hygiène, de sécurité ou d’habitabilité dépendent de l’engagement de la commune à les prendre en charge. Or cet engagement est étroitement lié à la présence de logements d’urgence – qu’on ne retrouve dans aucun texte légal ou réglementaire et qui sont inexistants dans la très grande majorité des communes.
La Ville de Luxembourg compte effectivement des logements d’urgence et elle est équipée pour reloger les occupants des logements du café « Métissage », également celles et ceux qui se sont rabattus dans une première étape sur une aide privée. Rien n’indique en effet que des personnes à reloger doivent accepter tout de suite la solution proposée par la commune.
La Ville loue depuis le mois d’avril 2022 un hôtel à 28 chambres dont seulement 1 studio est actuellement occupé. Au départ, la Ville prévoyait d’y loger des réfugiés venant d’Ukraine, qui auraient pourtant préféré – nous dit-on – d’être regroupés en centre d’hébergement avec leurs compatriotes. Nous pensons donc qu’il est nécessaire de s’adapter à cette situation et de rendre accessible l’hôtel en question aux réfugiés d’autres pays et à d’autres personnes qui doivent d’urgence être relogées, et notamment aux victimes de l’incendie de la brasserie « Métissage ». Il ne faut pas que des chambres restent vides!
Nous demandons aussi que la Ville offre un service psychologique à ces personnes pour traiter le traumatisme causé par l’incendie.
Au-delà de cet hôtel pris en location par la Ville, qui reste pour le moment en grande partie inoccupé, déi Lénk voudrait relancer la discussion au sujet des logements vides sur le territoire de la Ville de Luxembourg, à commencer avec les logements qui appartiennent à la Ville elle-même.
Nous voudrions souligner que suivant la loi sur le bail à loyer, « le conseil communal peut, par règlement communal, obliger les propriétaires des immeubles et parties d’immeubles non occupés destinés à servir de logement sis sur le territoire de la commune à les déclarer à l’administration communale dans le délai fixé par ledit conseil ». Un tel règlement pourra constituer une étape préalable à une taxation, voire une réquisition temporaire de logements vides.
Luxembourg, le 28 juillet 2022 Communiqué par déi Lénk Stad